PARTIE 01...
Nos exces DE CONSOMMATIONs sont presents !... Boire c’est la sante!...
LES MEDICAMENTS SONT-ILS DANGEREUX?...
On retrouve dans les milieux aquatiques des concentrations très faibles de résidus pharmaceutiques provenant de médicaments destinés à la consommation humaine ou animale. L’origine de ces produits est multiple : rejet lié à la consommation, essentiellement dans les urines et les fèces, rejet accidentel ou volontaire de médicaments non utilisés, et localement et potentiellement des rejets industriels.
Même si les concentrations dans l’eau sont très faibles, il est démontré que certains de ces résidus pharmaceutiques ont des effets mesurables sur différentes espèces aquatiques (en particulier poissons et batraciens).
Quelles peuvent être les conséquences pour l’homme et comment peut-on limiter ces risques ?
D’où proviennent les résidus de médicaments ?
On retrouve dans les milieux aquatiques des concentrations très faibles de résidus pharmaceutiques provenant de médicaments destinés à la consommation humaine ou animale.
L’origine de ces produits est multiple. A l’échelle du territoire, les principales sources sont :
· le rejet par les systèmes d’assainissement de molécules non métabolisées ou de leurs produits de dégradation, les métabolites [1] ; ces molécules proviennent essentiellement des excrétas (urine et fèces) des personnes soignées mais également du déversement direct dans le réseau d’évacuation de médicaments non utilisés ;
· le rejet, dans les urines ou les excréments des animaux d’élevage, de résidus de médicaments utilisés pour les soigner ou pour faciliter leur croissance ;
· le rejet accidentel ou volontaire, par mise en décharge, de médicaments périmés ou non utilisés.
Localement les rejets industriels (industrie pharmaceutique) ou hospitaliers peuvent contribuer fortement à la pollution des milieux aquatiques.
Ces résidus de médicaments sont-ils dangereux ?
Même si les concentrations dans l’eau sont très faibles, il est démontré que certains de ces résidus de médicaments ont des effets mesurables sur différentes espèces aquatiques (en particulier poissons et batraciens).
Les résidus de médicaments sont donc considérés comme des polluants émergents susceptibles d’affecter la qualité des milieux aquatiques. La vigilance vis-à-vis de ces produits est donc nécessaire.
Si des effets sont possibles sur certaines espèces vivantes, il est logique de se demander si des effets sont également possibles sur l’homme. Même si aucun effet notable n’a pour l’instant (en 2013) été scientifiquement prouvé, plusieurs problèmes récents de santé publique (par exemple la crise du prion et de la vache folle) ont montré que les effets pouvaient parfois apparaître plusieurs années après une éventuelle contamination. La vigilance est donc également nécessaire pour évaluer les risques sur la santé humaine.
La question est particulièrement difficile à traiter car les mécanismes d’action des médicaments à très faibles doses sont potentiellement différents de leurs mécanismes d’action thérapeutique. Il faut en particulier tenir compte des effets à long terme dus à une exposition chronique, aux mécanismes d’accumulation dans la chaîne alimentaire ou encore à de potentiels effets cocktail . Pour ceci, il est indispensable d’acquérir des données fiables, à la fois sur les expositions et sur les impacts sanitaires ou écologiques.
Comment faire pour limiter les risques ?
Il serait en particulier souhaitable que les impacts potentiels des médicaments et de leurs métabolites sur les organismes aquatiques soient étudiés avant leur mise sur le marché. Ceci n’est fait que très récemment, et uniquement pour les médicaments nouveaux. De plus, ce n’est généralement pas fait pour les produits issus de leur dégradation.
Au-delà de ces éléments qui interpellent les professionnels de santé et ceux de l’industrie pharmaceutique, la question des résidus de médicaments dans l’eau constitue aussi un enjeu technique pour les professionnels de l’eau et de l’assainissement. Ceux-ci doivent en effet élaborer des stratégies visant à les piéger à la source (collecte séparée par exemple) et/ou développer des procédés épuratoires susceptibles d’arrêter les molécules potentiellement dangereuses dans les stations d’épuration et dans les usines de production d’eau potable.
Elle constitue enfin un enjeu de citoyenneté. Ne pas consommer inutilement de médicaments, respecter les doses et les moments de prise, ne pas se débarrasser des médicaments inutilisés en les jetant dans sa poubelle ou dans son lavabo, constituent des moyens efficaces de limiter les quantités présentes dans les milieux aquatiques. Ceci est bien sûr vrai aussi bien dans la vie quotidienne que dans la vie professionnelle, en particulier dans le monde agricole et hospitalier.
[1] Les molécules actives du médicament sont dégradées par des enzymes, en particulier au niveau du foie (on dit qu’elles sont métabolisées) et utilisées par le corps humain. Il peut cependant arriver qu’une partie des molécules d’origine soient directement excrétées (en général dans les urines ou les fèces), souvent parce que le dosage est trop fort ou parce que les moments de prise sont mal choisis. Lors du processus de métabolisation, la molécule d’origine est transformée par voie biochimique. Les nouveaux produits sont appelés métabolites et une partie peut également être excrétée.
14 000 Tonnes de médicaments récupérés en France en 2012 par le réseau Cyclamed…
11 000 Médicaments différents distribués en FRANCE
Qu’est-ce qu’un résidu de médicaments ?
Le terme « résidus de médicaments » regroupe en réalité plusieurs produits de natures diverses :
· La molécule-mère : il s’agit de la molécule active du médicament ;
· Les métabolites excrétés : après son ingestion, le médicament subit différentes transformations au sein de l’organisme ; en particulier il peut être métabolisé par voie enzymatique, principalement dans le foie ; cette transformation biochimique produit de nouvelles molécules stables, les métabolites, dont certains vont être excrétés dans les urines et les fèces ;
· Les métabolites environnementaux : de la même manière que dans le corps humain, les transformations biochimiques qui ont lieu dans l’environnement (hydrolyse, photolyse, …) dégradent la molécule-mère et/ou transforment les métabolites excrétés.
Les médicaments sources sont bien évidemment très actifs biologiquement dans la mesure où ils ont justement été conçus pour avoir une action sur le vivant. Leurs produits de dégradation (métabolites) sont également souvent très actifs.
Quels résidus de médicaments trouve-t-on dans les milieux aquatiques ?
Environ 3 000 substances pharmaceutiques sont utilisées dans l’Union Européenne. La molécule de loin la plus utilisée en France est le paracétamol avec 3 300 tonnes par an. Une dizaine d’autres produits dépassent ou approchent les 100 tonnes annuelles…..
Tous ces produits ainsi que leurs produits de dégradation peuvent se retrouver dans l’eau. C’est donc plusieurs milliers de molécules différentes qui sont susceptibles d’agir sur les espèces sensibles : des analgésiques, des antibiotiques, des anti-inflammatoires, des anti-cancéreux, des hormones, etc..
En pratique seules quelques dizaines de molécules sont suivies de façon régulière et la fréquence avec laquelle les molécules sont détectées est plus symptomatique des produits qui ont été recherchés, ou pour lesquels on dispose de moyens d’analyse suffisamment sensibles, que de ceux qui sont effectivement présents. Pour preuve : presque toutes les familles de médicaments ont été détectées lorsqu’elles ont été effectivement recherchées.
Où les trouve-t-on et à quelle concentration ?
On trouve des résidus de médicaments dans tous les compartiments du cycle hydrologique. En fonction des apports et des phénomènes de dégradation, les concentrations varient cependant beaucoup tout au long du cycle hydrologique et en fonction des spécificités des écosystèmes. Les ordres de grandeur des concentrations dans les différents compartiments sont les suivants :
- Dans les urines = 1 mg/L
- Dans les eaux résiduaires (entrée station épuration) = 1 mg/ 100L
- Dans les eaux épurées (sortie station épuration) = 1 mg/ M3
- Dans les eaux superficielles (rivières, lacs) = 1mg/ 10 à 100 M3
- Dans les eaux de consommation = 1 mg/ 1 000 M3
(Source : Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, CGEDD, 2010).
mg : milligramme, soit un millième de gramme ; µg : microgramme, soit un millionième de gramme ; ng : nanogramme soit un milliardième de gramme. A titre indicatif, les quantités présentes dans un comprimé sont généralement de quelques dizaines à quelques centaines de milligrammes.
On peut également retrouver des résidus de médicaments dans les sédiments.
Sachant que la quantité de produit actif dans un comprimé est en général de l’ordre de grandeur de la dizaine ou de la centaine de milligrammes, ces concentrations apparaissent en première approche très faibles. Il faut par exemple boire environ 500 000 m3 d’eau potable pour ingérer l’équivalent d’un cachet d’aspirine de 500 mg !)
Quelle est l’origine de ces produits ?
Les origines des résidus de médicaments sont multiples et il n’existe pas de statistiques précisesqui permettent de hiérarchiser clairement les sources selon les familles pharmacologiques.
Illustration 2 : voies d’entrée des résidus de médicaments dans l’environnement ou les différentes sources de contamination par les médicaments (à choisir)
Le rapport du Conseil Général de l’Environnement cite comme sources importantes :
Le rapport du Conseil Général de l’Environnement cite comme sources importantes :
· Les rejets domestiques associés aux excrétas ;
· Les apports provenant de médicaments non utilisés ;
· Les installations industrielles de production de médicaments ;
· Les établissements de soin, notamment les hôpitaux ;
· Les rejets associés aux résidus vétérinaires ;
· Les rejets associés à la pisciculture.
Les rejets domestiques associés aux excrétas constituent la part principale
Les résidus de médicaments rejetés dans nos excrétas (urine, fèces) constituent très probablement la source principale pour la plupart des produits. Les concentrations dans les eaux résiduaires urbaines en entrée de station d’épuration correspondent en effet sensiblement aux concentrations mesurées dans les urines multipliées par le rapport entre le volume journalier des urines et le volume total des eaux rejetées. Ces rejets sont épurés et une partie des molécules actives peuvent être arrêtées au niveau de la station d’épuration, mais pas toutes (voir encadré sur l’efficacité des stations d’épuration).
Les apports provenant de médicaments non utilisés ont beaucoup diminué du fait de la collecte mais cette source reste importante
En France, de gros efforts ont été faits pour encourager les particuliers à rapporter leurs médicaments non utilisés dans les pharmacies. CYCLAMED, éco-organisme agréé par l’Etat et chargé d’assurer la collecte des médicaments non utilisés, indique ainsi que 75% des médicaments non utilisés sont collectés et détruits. Malgré tout, des quantités non négligeables (plusieurs milliers de tonnes) sont encore éliminées avec les ordures ménagères et plusieurs centaines de tonnes (peut-être 1 000 tonnes) sont déversées dans les toilettes ou les lavabos.
La part des rejets des installations industrielles de production de médicaments peut être localement importante
Le « rejet zéro » paraît très difficile à atteindre dans les installations industrielles de production de médicaments (eaux de process, eaux de lavage ou de vidange, etc.). Même si les pertes sont minimes, la grande quantité de produits fabriqués ou manipulés entraîne des pertes significatives vers l’environnement. A l’échelle globale cette contribution est probablement faible, mais les effets peuvent être très significatifs dans les milieux aquatiques immédiatement à l’aval des installations.
Les établissements de soin ne contribuent significativement que pour certains médicaments
Globalement, il semble que les établissements de soin ne constituent pas la source principale, sauf pour certains médicaments réservés à un usage hospitalier (anesthésiques, anticancéreux) pour lesquels la contribution aux apports environnementaux pourrait être de 40 à 60%.
Les rejets associés aux résidus vétérinaires devrait constituer un levier d’action prioritaire
Des médicaments sont utilisés en élevage à des fins thérapeutiques mais également avec d’autres objectifs (favoriser la croissance, traitement préventif, etc.). Les résidus de médicaments issus de l’élevage peuvent rejoindre l’environnement soit directement par le biais des excréments animaliers dans le cas du pâturage, soit par épandage du fumier ou des lisiers. Contrairement aux excrétas humains, il est très rare que ces produits soient épurés avant leur rejet. Pendant longtemps les éleveurs ont fait par exemple un usage important d’antibiotiques sous forme d’additifs alimentaires. En 1999, on estimait ainsi qu’en Europe la consommation animale était du même ordre de grandeur que la consommation humaine. Depuis l’usage des antibiotiques a été réglementé. Malgré tout, l’élevage est probablement une source très importante de résidus pour cette classe de médicaments, comme pour d’autres.
Le cas particulier de la pisciculture
Les antibiotiques sont également utilisés en complément alimentaire pour les poissons d’élevage. Cette forme d’élevage pose un problème spécifique dans la mesure où une proportion très importante, estimée à 80%, des produits utilisés est rejetée directement dans le milieu aquatique (excréments et nourriture non consommée). La contribution globale aux apports est faible, mais les effets locaux peuvent être très importants.
Source http://www.graie.org/eaumelimelo/Meli-Melo/Accueil/
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