Lutte contre le charançon rouge du palmier
Source/- FREDON CORSE + VILLE de NICE et TOULON…
Photos: Eric CHAPIN
2012 = ALERTE SUR LES PALMIERS du sud de
le France !…
Le charançon rouge du Palmier est une espèce
nuisible pour les plantations de Palmiers. Il peut entraîner la mortalité des palmiers les plus attaqués. Les premiers symptômes n'apparaissent que bien après le début de
l'infestation.
Présent en Asie dans
les années 1970, le charançon était jusque là strictement tropical. Ce n’est qu’en 1980 qu’il apparaît au Moyen-Orient et au Nord de l’Afrique. Il est signalé en Egypte en 1992, Espagne 1993,
Palestine 1999, Japon 2000, Italie 2004, Grèce 2005 et la France en 2006.
Le charançon rouge
atteint exclusivement les Palmiers.
Dans les régions
méditerranéennes, les deux variétés les plus sensibles sont le Palmier dattier “Phoenix dactylifera” et le Palmier des Canaries “Phoenix canariensis”.
Le charançon rouge du Palmier =
“Rhynchophorus ferrugineus”.
1) Biologie :
Le Rhynchophorus
ferrugineus est redoutable. Il se développe de manière cryptique (les larves demeurent totalement invisibles pendant des mois) et donc, les Palmiers attaqués ne présentent que très peu de
symptômes. Une fois l’intérieur du palmier complètement vidé, celui-ci meurt subitement, voire se casse, libérant alors des centaines d’adultes. Par ailleurs, la capacité de ponte (entre 100 et
300 oeufs par femelle) donne à ce ravageur de couleur rouge vif une capacité de destruction considérable.
2) Description et morphologie
:
Ils sont de couleur
blanc crème et de forme ovale. Ils mesurent 2.6 mm de longueur et 1.1 mm de largueur.
Les larves sont apodes (dépourvues de pattes), de couleur jaunâtre, mesurant jusqu’à 5 cm de long. Le stade larvaire dure de 1 à 4 mois, et jusqu’à 9 mois si la larve cesse
de se développer en hiver. Les larves détruisent le système vasculaire des Palmiers en se nourrissant du tissu vivant du stipe. Ce n’est qu’en fin de croissance, que les larves construisent une
coque en fibres végétales où s’effectue la nymphose (transformation de la larve pour atteindre la forme adulte). La nymphose dure de 2 à 4 semaines. Les larves effectuent leur cycle complet dans
les palmes.
Les adultes sont des charançons qui mesurent de 2 à 4 cm de long et 1.2 cm de large. Ils ont un long rostre (prolongement rigide de la tête) incurvé de couleur brun rouge
dorsalement et de couleur brun noir sur la partie ventrale. Les yeux noirs se situent à la base du rostre. Les mâles possèdent sur une partie du rostre un feutrage brun foncé, tandis que les
femelles ont un rostre glabre, plus long et plus incurvé.
Le pronotum (plaques de la face dorsale du premier segment du thorax) est de couleur brun rouge avec quelques points noirs. Les ailes antérieures sont rouges sombres
et nervurées longitudinalement. Ils possèdent deux antennes coudées. Les femelles pondent entre 100 et 300 œufs durant leur vie. La durée de vie des adultes est de 2 à 4 mois. Ils sont dotés d’un
vol puissant, pouvant franchir jusqu’à 7 km.
3) Symptômes et dégâts
:
Les Palmiers attaqués présentent très peu de symptômes apparents. Ils meurent subitement et se cassent sous l’effet du vent. Cependant, la présence du charançon rouge se signale
par quelques signes discrets d’attaque. Des suintements liquides bruns et visqueux apparaissent sur le Phoenix dactylifera. Sur les autres palmiers, on observe soit, de petits tas de fibres
broyées issues des orifices percés par les larves, soit, des morsures ou des orifices sur les palmes. On observe aussi un desséchement de la couronne ainsi que des cocons à la base des
palmes.
4) Un parasite de
blessures !... Ces trois facteurs favorisent la ponte des œufs.
- les blessures
naturelles.
- les blessures dues à
la coupe des palmes.
- les récoltes ou l’élimination des régimes de fruits.
5) Moyens de lutte
:
Culturale :
Il faut éviter de
tailler les Palmiers en période de vol (mars à octobre). Les blessures naturelles, dues à la coupe des palmes ou celles dues aux récoltes de fruits doivent être protégées par du mastic
cicatriciel. Enfin, il faut éviter d’importer des Palmiers originaires de zones infectées.
Biologique :
Il existe plusieurs
ennemis naturels du charançon rouge du Palmier, pathogènes (entraîne une maladie) ou entomophages (qui se nourrit d’insectes). Ce sont des nématodes (vers ronds) entomopathogènes appartenant aux
familles des “Steinernematidae” et des “Heterohabditidae”, associés aux bactéries symbiotiques du genre “Xenorhabdus”. L'efficacité de ces nématodes sur le terrain est toutefois assez limitée
(50% de mortalité sur les larves) et leur survie est seulement de 24 h sur les palmiers infestés.
Le piège à phéromones :
Il suffit d’un seau fermé (15 à 20 l), percé de 8 trous rectangulaires (5 × 8 cm), contenant une solution mélangée d’eau et d’insecticide.
Des capsules de phéromones et du matériel végétal du Palmier (dattes, cœur de rejet) amplifient le pouvoir attractif du piège.
La solution retient et tue les insectes capturés par ingestion ou contact avec l’insecticide.
Les pièges sont attachés aux stipes des Palmiers.
Stratégies de
lutte en zones urbaines ou jardins privés
Palmiers contaminés avec bourgeon terminal
attaqué
-Traitement des parties
aériennes (pulvérisation foliaire) des palmiers reconnus contaminés avant la destruction de l'arbre selon le protocole. Ce traitement a pour but de diminuer significativement les risques de
dissémination des adultes lors des opérations de destruction (élagage, tronçonnage et transport).
Palmiers récemment contaminés (bourgeon terminal
indemne)
-Pose d'une bâche au
sol autour de l'arbre afin de pouvoir récupérer pour destruction les résidus de taille et les larves ou cocons de charançon.
-Taille sévère des
palmes de la couronne pour dégager le cœur.
-Nettoyage des cocons
et larves pouvant rester sur la couronne.
-Destruction sur place
des palmes par broyage fin ou par le feu ainsi que tous les résidus de taille et larves, cocons et adultes récupérés.
-Traitement foliaire
insecticide et fongicide du cœur. Bien mouiller la végétation et les plaies de taille.
-Installation de pièges
sur la zone et comptage des captures tous les 15 jours.
-Renouvellement du
traitement 20 jours après le premier traitement.
-Renouvellements du
traitement si captures de charançons dans les pièges (20 à 30 jours d'intervalle entre deux traitements suivant le produit employé).
-Arrêt des traitements
s'il n'y a pas de capture pendant un mois.
-Reprise des
traitements en cas de nouvelles captures.
Palmiers sensibles (situés en zone
contaminée)
-2 à 3 traitements
préventifs par application foliaire des palmiers proches d'un foyer (20 à 30 jours d'intervalle entre deux traitements suivant le produit employé).
-Installation de pièges
sur la zone et comptage des captures tous les 15 jours.
-Ne pas traiter tant
qu'il n'y a pas de captures.
-Traitement en cas de
captures (20 à 30 jours d'intervalle entre deux traitements suivant le produit employé)
-Arrêt des traitements
s'il n'y a pas de capture pendant un mois.
RESPECTER La réglementation
:
Depuis le 22 juillet 2010 la lutte pour
l’éradication du Charançon Rouge du Palmier (CRP) Rhynchophorus ferrugineus est obligatoire sur tout le territoire national par arrêté ministériel.
Il s'adresse à tout propriétaire public
ou privé conformément aux dispositions réglementaires européennes et définissant le protocole et conditions d’application de ces mesures.
Réussir l’éradication de cet
insecte, nécessite une
mobilisation générale, en effet cet insecte ne connait aucune limite administrative, politique, ou de propriété publique ou privée. Sauver nos palmiers demande que les palmiers infestés soient
détectés et traités à temps avant que le bourgeon terminal du palmier ne soit atteint, et que les insectes n’aient pas infestés les arbres voisins.