Un remède miracle pour sauver les platanes du canal ?
Publié le 15/05/2013 / La dépêche du midi / TOULOUSE / Julien Auguy
Une entreprise haute-garonnaise expérimente un traitement pour contenir la maladie du chancre coloré qui menace les platanes du canal.
Plus qu'un simple rhume, c'est un véritable cancer qui touche les platanes français depuis presque soixante-dix ans. Le «chancre coloré» est un champignon qui décime l'espèce, un fléau qui oblige les autorités à abattre plusieurs milliers de ces arbres chaque année. Arrivée en Provence en 1945, la maladie s'est depuis propagée sur le reste de la France, et particulièrement aux abords du canal du Midi, qui est l'un des principaux foyers de la maladie dans le pays. Sur les 80 000 arbres que comptent les berges du canal entre Castelnaudary et Sète, 42 000 platanes sont potentiellement menacés.
Arbres condamnés à mort
À l'heure actuelle aucun traitement n'existe pour éradiquer la maladie. Mais le Cetev(centre d'expertise en techniques environnementales et végétales), basé au Faget, petite commune à côté de Toulouse, s'est penché sur le sujet : «Plutôt que d'abattre les arbres, on cherche à démontrer que d'autres solutions sont possibles, affirme Philippe Beuste, le directeur du Cetev. Je veux essayer de trouver une alternative à l'abattage.» L'entreprise, qui a entrepris des recherches, effectuera une première tentative de traitement, par injection, dans les prochains jours à Sallèles-d'Aude, à proximité de Narbonne. «Ce traitement consiste à faire une micro-injection de fongicide (substance permettant de limiter ou d'éliminer les champignons) dans les troncs d'arbres atteints encore légèrement par la maladie, proche d'un arbre qui lui est déjà malade.Il faut ensuite attendre plusieurs mois pour espérer avoir un résultat» explique Philippe Beuste.
Platanor, le super platane
André Vigouroux, ancien chercheur de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) est l'un des seuls scientifiques français à s'être penché sur le sujet : «Aucun traitement n'a marché jusqu'à aujourd'hui. Mais je ne veux pas être négatif, et si des gens ont la possibilité de faire des essais, il ne faut pas s'en priver.»
Pour l'heure, la seule parade connue, c'est l'abattage systématique. «Quand ils sont malades, on les abat pour limiter la propagation. Et on est aussi obligés d'abattre ceux qui se trouvent 50 mètres avant et après le malade», explique Jacques Noisette aux Voies Navigables de France (VNF). Chaque année, les abattages se font sur deux périodes. En 2013 entre février et avril, 1 451 platanes ont été abattus le long du canal. La seule alternative existante actuellement ? Le «Platanor» : «C'est un croisement entre un platane résistant au champignon, venu des USA, avec un platane du Moyen-Orient, explique M. Vigouroux, à l'origine du projet. Lorsqu'on les replante on est sûr qu'ils ne seront pas contaminés.» Une nécessité pour ces arbres qui font partis du patrimoine du canal du Midi.
Une croissance exponentielle
Entre 2006, date de découverte du premier foyer sur le Canal du Midi, et 2011, 450 foyers (zone de plusieurs arbres contaminés) ont été découverts, dont 215 rien que pour l'année 2 012. La progression fulgurante de la maladie est favorisée par l'eau du canal, mais aussi par les bateaux qui se frottent aux arbres lorsqu'ils manœuvrent près des berges. Très contagieux, le microbe se transmet d'arbres en arbres par le simple contact entre les racines. Le contact avec tout autre support, (coque de bateau, matériel de fauchage ou d'entretien des berges) favorise la propagation de la maladie. Si les foyers sont plus nombreux autour du canal, il en existe aussi autour des routes en Haute-Garonne à Revel, Saint-Gaudens ou encore Saint-Jory.
Le chiffre : 1 451
platanes > abattus en 2 012. Sur les berges du Canal du Midi, principal foyer de la maladie en France, 1 451 platanes ont été abattus entre février et avril 2013. Une seconde session d'abattage est prévue en fin d'année.
«Pour limiter la propagation de la maladie, on est obligé d'abattre les platanes qui se trouvent 50 m avant et après l'arbre contaminé».
Jacques Noisette, responsable de la communication des Voies Navigables de France
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