Source : Cécile Poulain - Catherine Foucaud-Scheunemann - PUBLIÉ LE 23/01/2013
Palm Protect, la recherche se mobilise
Alors que les dégâts causés par le papillon palmivore et le charançon rouge s’accentuent, un programme de recherche a été lancé contre ces ravageurs. Son nom : Palm Protect, il associe des chercheurs de six pays européens et deux pays du Proche-Orient afin de remédier à cette situation.
Tandis que les palmiers dattiers et ornementaux paient un lourd tribut au charançon rouge et au papillon palmivore, la vie cachée des larves, la présence préférentielle des palmiers en milieu urbain comme leur anatomie rendent la lutte coûteuse et contraignante. Cependant, ces dernières années, de nouvelles méthodes ont été développées.
C’est dans ce contexte qu’est né Palm Protect, un programme européen de recherche et de développement. Son objectif : développer des méthodes fiables pour la détection, l’éradication, la lutte et la contention de ces deux ravageurs invasifs utilisables par les organismes de protection des plantes, les services d’inspection, les producteurs, les acheteurs et les détenteurs de palmiers.
D’une durée de trois ans (2012 – 2014), Palm Protect réunit 13 partenaires internationaux. Il bénéficie d’un financement de 3 millions d’euros de l’Union européenne pour un coût total avoisinant les 4 millions d’euros.
PALM PROTECT EN QUATRE AXES
- la biologie des deux insectes pour déterminer leur capacité à se disperser dans leur environnement, la durée exacte de leur cycle de vie et les palmiers qu’ils affectent, pour identifier les odeurs clés à même d’influer leur comportement et pour connaître leurs ennemis naturels. Ce travail doit contribuer à améliorer la détection et le contrôle de ces insectes.
- la détection et la surveillance pour développer les technologies idoines et définir des protocoles de référence ;
- la lutte pour proposer de nouvelles méthodes afin d’éradiquer et contenir ces ravageurs ;
- la diffusion de l’information pour partager les résultats avec les acteurs de la filière palmiers, à l’échelle européenne et internationale.
TREIZE, UN CHIFFRE PORTE-BONHEUR
Treize, c’est le nombre de partenaires internationaux associés dans le projet Palm Protect
• l’Agence de recherche en alimentation et environnement (coordination, UK) ;
• les universités de Castellon et de Cordoue, l’université polytechnique de Valence et l’entreprise Endoterapia vegetal (ES) ;
• l’Institut national de la recherche agronomique, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (FR) ;
• l’Institut phytopathologique Benaki (GR) ;
• les universités des Marches et de Palerme (IT) ;
• l’université de Ljubljana (SI) ;
• l’Organisation pour la recherche agricole – Centre Volcani (IL) ;
• le Centre de recherche agricole (EG).
Comment repérer les envahisseurs ?
"L’observation des feuilles et du sommet du palmier permet de repérer les infestations issues d’une ponte dans la frondaison, cas prépondérant sur palmier des Canaries.
Des feuilles d’aspect anormal : affaissées, cassées, perforées, desséchées, avec des folioles découpées formant des échancrures, ou encore naines ou tordues, parmi les palmes vertes saines et des vides ou une asymétrie dans la frondaison, témoignent d’une probabilité élevée d’infestation. Une observation poussée dans la frondaison doit être absolument conduite tout de suite si l’on voit ces symptômes pour vérifier la présence de fibres mâchées à l’aisselle des palmes, de cocons et d’exuvies du papillon…".
Une taille des palmes permettra de révéler la présence de galeries.
Quand l’attaque a lieu au niveau du stipe, les symptômes sont limités à la présence de fibres mâchées rejetées hors du stipe ou de suintements. Pour les espèces ramifiées, en particulier le dattier, les rejets plus ou moins desséchés sont un symptôme typique. Détecter ces cas est important car l’attaque du stipe peut créer une cavité, fragilisant et entraînant la casse du palmier.
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