PATRIMOINE VEGETAL : Etat d’urgence et surveillance de nos vieux arbres…
Les vieux arbres, plus que les jeunes plantations qui ont souvent des soins d’entretien, soufrent de cette sècheresse printanière 2011 !...
En regardant nos campagnes, nos bords de routes, nos parcs, nous pouvons apercevoir progressivement au cours des longues (trop !) semaines et mois les dégâts visibles du manque de précipitations. Les premiers signes et symptômes de dépérissement de feuilles et de branches, réapparaissent sur des arbres en place depuis des dizaines d’années !... (Tempête 1989 !)
ETAT des LIEUX des SIGNES VIVIBLES de nos arbres…
Des signes inquiétants de chute d’aiguilles ou de feuilles…
Le rabougrissement des pousses de l’année…
Les premiers dessèchements de petits rameaux puis de branches entières…
La mort de charpentières entières…
La descente de cime de conifères…
La sensibilité au parasitisme : insectes et champignons est amplifiée !...
La sur floraison !...
La sur fructification !...
La présence d’insectes xylophages sur les branches!...
Les fissures sur troncs !...
Les écoulements de résines !...
Les fentes plus importantes encore sur les plaies de coupes récentes ou anciennes !...
La mort d’arbres jeunes !...
QUE FAIRE ?...
Lorsque qu’une plante est jeune, ou récemment mise en terre, il est à la fois, facile et rapide de redresser « cette situation » de manque d’eau!...
Mais, lorsqu’un arbre est cinquantenaire voir centenaire, une réflexion globale doit être mise en place !...
L’arrosage « possible » de tels arbres sera d’abord à évaluer (quantité d’eau) avant d’être appliqué (zone à couvrir) !
Dans une évaluation plus rationnelle, le praticien peut chiffrer le coût d’une telle intervention = prix de l’eau (en m3) + main d’œuvre PAR RAPPORT aux intérêts de sauver l’arbre en question…
On aura donc à trancher entre :
Coûts réels des arrosages ET Valeur patrimoniale de l’arbre !...
Comment arroser ?... But : créer sur cette zone un « bulbe hydrique» = réserve d’eau dans le sol !
Selon le diamètre de la ramification (projeté au sol) de l’arbre
1- Prendre l’aplomb de la limite des principales branches extérieures
2- Repérer 2 à 4 m vers l’intérieur de cet aplomb
3- Repérer 3 à 5 m vers l’extérieur de cet aplomb
Si cela est possible !...
4- Travailler le sol en surface (10 à 15 cm) par un passage marqué d’un engin rotatif sur cette zone circulaire à arroser
5- Mettre en place des sprinklers sur pieds, ou un simple tuyau d’arrosage
Le volume d’eau ?... Fonction du sol !... Ce sont les qualités physiques du sol qui vont impliquer le pilotage et les rythmes d’apports et d’attente de l’infiltration et de réhydratation des couches du sol !...Sur la surface circulaire !
Principe de BASE à retenir POUR LE PREMIER ARROSAGE = fractionner progressivement les apports en quantité et en durée horaire!...
6- Apporter un volume d’eau équivalent à 20L/m2
7- Attendre que l’eau s’infiltre « bien » (de 1 à 3 heures)
8- Apporter un deuxième volume d’eau équivalent à 20 L/m2
9- Attendre 2 à 6 heures…
10- Apporter un troisième volume d’eau équivalent à 20 L/m2
11- Attendre 4 à 12 heures…
12- Apporter un quatrième volume d’eau équivalent à 20 L/m2
13- Attendre 8 à 24 heures…
14- Apporter un cinquième volume d’eau équivalent à 20 L/m2
15- Attendre 16 à 48 heures…
A retenir, que les apports d’eau sont proportionnels aux qualités du sol !... Tant que le sol peut absorber « progressivement » de l’eau, il faut continuer à alimenter les couches toujours plus profondes du sous-sol !...
La fréquence des arrosagesse fera en fonction des conditions météorologiques naturelles (pluviométrie et températures), mais on peut considérer que tous les 10 jours ET sur une durée de 3 à 5 mois l’opération sera suivie techniquement et corrigée si nécessaire !...
Le pilotage d’une telle intervention est à la hauteur de l’arbre à sauver !...
Compléments nutritionnels de surface…En saison (automne), penser à stimuler cette zone circulaire par des apports de sable grossier (ou gravillon) + amendements + broyats de bois que vous mélangerez par un travail léger du sol !... BUT : Favoriser la vie du sol !...
Cas d’un ARBRE CENTENAIRE sur un sol peu profond !...Lorsque la profondeur d’un sol ne permet pas une telle intervention, augmenter la surface circulaire à arroser X 2 voir X 3 (Chapitre comment arroser…) et augmenter les volumes nutritionnels de surface !...
Chaque arbre demandeune adaptation des soins selon sa situation, ses contraintes locales, son développement, mais il est évident que sauver un arbre centenaire c’est participer à la conservation des espèces végétales et à l’histoire des hommes et des civilisations…
Sauver notre patrimoine arboré, c’est comprendre les impacts sociaux, culturels, touristiques, pédagogiques, historiques et interrelationnels que procure le monde végétal !...
ALAIN BAERISWYL - ATPV Infos…