Depuis 8 à 10 ans, il existe une véritable réflexion technique, pratique et « citoyenne » ainsi qu’une prise de conscience générale du fait que le sol est une ressource fragile, et sensible aux variations climatiques, pédologiques et culturales.
C’est un milieu
équilibré qui sert de support de culture, mais qui reste « un assemblage » d’êtres (faune et flore) complexe, réactif et... vivant ! "
Le ver de terre: un maillon de la "chaine vivante de nos sols?…"
Les vers de terre constituent le groupe le plus important de la faune du sol par leur biomasse.
Il existe 3 500 espèces dont une centaine en France.
Leur classification se fait selon leur taille, leur pigmentation et leur position (alimentaire) qu’ils occupent dans le sol.
Trois grandes catégories ont cependant été définies, d'après des critères morphologiques, physiologiques et des impacts fonctionnels différents et largement complémentaires
- Les espèces épigées sont les plus petites espèces (1 à 5 cm) ; ils évoluent dans les premiers centimètres du sol, brassant et fractionnant la matière organique.
- Les espèces endogées (1 à 20 cm) ne viennent jamais à la surface. Vivant constamment dans le sol, ils créent des réseaux de galeries horizontaux très ramifiés et se nourrissent de matière organique déjà dégradée.
- Les espèces anéciques (lombric commun) sont les plus grosses espèces : 10 à 110 cm. Ils évoluent verticalement, creusant des galeries pouvant descendre jusqu'à plusieurs mètres (présence d’oxygène). Ils mélangent la matière organique à la matière minérale et rejettent leurs déjections à la surface du sol, sous forme de turricules.
Hermaphrodites protandres (c'est-à-dire mâles puis femelles), les vers de terre se reproduisent entre mai et juin dans les régions tempérées.
Les grandes espèces peuvent vivre 2 à 3 ans.
Leur cycle de développement pour une génération dure 18 mois.
Ils sont très actifs dans des sols « meubles » et filtrants, riches en oxygène et matière organique présentant une grande stabilité d'humidité.
Les vers de terre peuvent avaler jusqu'à 40 tonnes de terre par hectare et par an !
Ce brassage permanent a de gros impacts
sur les propriétés du sol (physiques + chimiques + biologiques..).
Les réseaux de galeries dans les différentes couches du sol, facilitent les échanges gazeux et permet une bonne oxygénation du sol, ainsi qu'une
meilleure pénétration de l'eau et un bon drainage.
Les cultures tirent également plein bénéfice de ces galeries qui offrent des zones de passages facilitées, qui plus est, sont tapissées de déjection et donc riches en éléments disponibles pour leurs racines.
Ces lombricidés digèrent, brassent et incorporent la matière organique partiellement détruite par les bactéries + algues + champignons.
Les vers de terre participent à la chaine alimentaire des oiseaux et mammifères (protéines) et au maintien de la biodiversité globale !...
A suivre
ALAIN BAERISWYL