Espèces invasives : des arbres européens aux avant-postes en Chine
Aujourd’hui, la majorité des espèces exotiques introduites en Europe viennent d’Asie. Un projet européen, PRATIQUE, vise à mettre au point des méthodes de détection précoce des espèces potentiellement dangereuses pour les forêts européennes. |
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C’est en Chine que les scientifiques sont allés
poster leurs vigies pour devancer les invasions d’espèces exotiques dans les forêts européennes. "La majorité des espèces récemment arrivées en Europe viennent d’Asie, en particulier
celles colonisant les essences forestières. Entre 2000 et 2008, 57 % des insectes xylophages envahissants étaient originaires d’Asie. Ce continent a détrôné l’Amérique du Nord en tant que
pourvoyeur d’espèces invasives, tous groupes confondus, vers l’Europe", explique Alain Roques, directeur de l’unité de Zoologie forestière à l’Inra d’Orléans.
Des avancées rendues possibles grâce à Daisie
Ces travaux font suite au programme de recherche
européen Daisie (Delivering Alien Invasive Inventory for Europe) auquel participait déjà Alain Roques en tant que coordinateur des équipes Inra impliquées (cf. encadré). Lancé en 2005 et
achevé en 2008, Daisie a conduit au premier inventaire mondial des espèces exotiques établies à l’échelle d’un continent : plus de 10 000 espèces animales et végétales exotiques, des
bactéries aux mammifères, ont envahi le Vieux Continent depuis le XVe siècle1. Cette étape majeure franchie, les premières évaluations des impacts éventuels des invasions
biologiques sur la biodiversité et l’économie ont pu être livrées : 11 % espèces recensées sont connues pour avoir un impact écologique et 13 % un impact économique2.
Le rôle déterminant de l’Homme et de la mondialisation L’ensemble des envahisseurs profite du développement des activités humaines pour gagner des territoires de plus en plus éloignés de leur aire d’origine. Le programme Daisie a mis en évidence que le nombre cumulé d’espèces exotiques arrivées en Europe avait connu une hausse exponentielle ces 50 dernières années. La rapidité des transports intercontinentaux (avion contre bateau) augmente aussi les chances de survie de ces passagers clandestins. Les introductions accidentelles, en augmentation, sont corrélées avec l’essor du commerce de plantes ornementales, des échanges horticoles ou agricoles. Selon les scientifiques, les activités humaines surpassent en influence les contraintes géographiques et le climat3 même si ce dernier influe sur le processus, en étendant notamment vers le Nord les aires de répartition des espèces adaptées à un climat chaud.
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Contact scientifique : Alain
Roques
Unité : Zoologie forestière, Inra d'Orléans
Département : Ecologie des forêts, prairies et milieux aquatiques
Date de création : 04 Janvier 2012
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