Changement climatique : les forêts de plaine menacées Communiqué de presse. 20/10/2011
Les espèces végétales des forêts de plaine seraient peu réactives face au réchauffement climatique, ce qui les rendrait particulièrement vulnérables dans les prochaines décennies. C’est ce que révèle une étude publiée le 19 octobre 2011 dans la revue Nature par des chercheurs d’AgroParisTech, de l’Inra, de l’Université d’Aarhus (Danemark), du CNRS, de l’Université de Strasbourg, et de l’Inventaire Forestier National. |
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L’étude, qui a bénéficié du soutien financier de l’ADEME et de la Région Lorraine, a porté sur les communautés végétales (groupes d’espèces vivant ensemble) présentes dans les forêts de la France métropolitaine. Les chercheurs ont analysé les changements progressifs d’espèces dans ces communautés entre 1965 et 2008, et les ont confrontés à l’évolution de la température au cours de la même période. L’étude s’est concentrée sur les espèces herbacées, a priori plus réactives face aux changements environnementaux que les arbres et donc plus révélatrices de l’impact du réchauffement climatique sur les forêts.
Les forêts de plaine aussi vulnérables que celles de montagne
Jusqu’à présent, les
spécialistes s’étaient surtout inquiétés des espèces de montagne, considérées comme plus vulnérables au réchauffement climatique. Une étude française (réalisée par des scientifiques
d’AgroParisTech, de l’Inra et du CNRS) avait déjà montré, en 2008 , que les plantes montagnardes avaient commencé à migrer en altitude (65 mètres en moyenne depuis les années 80) suite à
l’augmentation de la température. Une menace pour ces espèces qui voient la surface de leur habitat se réduire vers les sommets.
Des changements d’espèces attendus en plaine
Ce manque de réactivité de la
part des espèces de plaine peut s’expliquer par trois raisons principales. D’abord, ces espèces sont plus adaptées aux températures chaudes donc plus tolérantes au réchauffement
climatique. Ensuite, elles souffrent d’une plus grande fragmentation de leur habitat par rapport aux communautés végétales forestières de montagne : routes, zones d’habitation et champs
cultivés constituent autant de barrières à leur migration. Leurs modes de dispersion (par le vent ou par les animaux, principalement) ne leur permettent pas toujours de traverser ces
obstacles. |
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